Les deux jeux en question sont Final fantasy X et Final fantasy X-2, Final fantasy X-2 étant la suite de Final fantasy X. Bref, ces jeux vidéo mettent en scène le même personnage principal, Yuna. En comparant ces deux jeux, on remarque bien que par certains points ils témoignent de la société japonaise comme d’une société contrastée. Ce contraste entre les deux jeux s’aperçoit premièrement par les costumes des personnages et l’exemple le plus flagrant concerne, bien entendu son personnage central. On peut voir dans le premier opus Yuna habillé dans une sorte de Kimono, costume qui évoque une certaine tradition japonaise (voir image à gauche). De plus, Yuna est « Invokeur », en gros c’est une sorte de magicienne, discrète et sage, enfin bref un personnage très stéréotypé. Dans le deuxième opus, le personnage change beaucoup du point de vue vestimentaire (voir image à droite), elle apparait en tenue plus légère et plus moderne. Ce n’est plus la gentille fille au kimono, au contraire elle nous parait plus forte moins discrète. De plus ce n'est plus une magicienne mais une tireuse, on voit sur l'image ses deux pistolets. On voit donc une opposition entre les costumes, opposition témoignant d’une volonté d’opposé le Japon traditionnel au Japon contemporain.
Du point de vue musical, on remarque également une différence. En effet dans le deuxième jeu, on trouve des musiques plus « rock », plus rythmée et plus moderne qui divergent de celles que l’on trouve dans le premier opus. Par ailleurs, on trouve dans le premier jeu une atmosphère poétique alors que dans final fantasy X-2, on est confronté à un univers plus excentrique, axé vers la jeunesse d’aujourd’hui.
Ces deux jeux s’imposent comme un témoignage sur deux facettes du Japon. Témoignage indirect, bien entendu, puisque ce n’est pas le but du jeu de se focaliser sur l’état du Japon, surtout que le jeu ne se passe pas au Japon, mais on sent, quand même, des référence au Japon. Le premier opus est donc représentatif d’un Japon poétique et traditionnel, alors que le deuxième se fait le témoin d’une jeunesse excentrique, qui s’ouvre sur le monde, la jeunesse japonaise. Mais ce n’est pas parce que je dis que le premier jeu est poétique, que le second ne l’est pas, il l’est moins et d’une autre manière, notamment par le moyen de certaines chansons.
Voila pour terminer, j’ai choisit les deux passages les plus représentatifs pour moi de ce contraste: le premier extrait provient de Final fantasy X, je le trouve magnifiquement poétique et sublime. Le deuxième n’est autre que la vidéo d’introduction de Final fantasy X-2, et elle illustre parfaitement mes propos. Sur ce je ne vous en dit pas plus et je vous laisse regarder :
(J'espère que cet article vous a plu, je me rends compte que j'ai énormément écrit :s)
Tiphaine
Vlan : la baffe ! En plus d'être excellente dessinatrice, tu te montres aujourd'hui excellente oratrice, et sur un propos qui te passionne autant que nous : "Salut, r(eine), bravo, sire !" dirait Verlaine ! :)
RépondreSupprimerEn ce qui concerne l'américanisation du paysage (au sens large) japonais, je suis absolument d'accord avec toi, et je dois avouer -je ne suis pas trop "jeux vidéos"...- que je ne savais pas que cela pouvait s'observer aussi finement dans ce domaine.
La littérature, également, fournit des exemples assez magnifiques concernant cela : quand Kenzaburo Ôé écrivait "Moi, d'un Japon ambigu", ne pensait-il pas, déjà, à ce flou entre futur et passé, entre occidentalisation et tradition, entre "ici et là" ? Une vague d'auteurs des années 50 (lié à l'histoire du pays: on sait qu'entre 1945 et 1952, les américains occupèrent l'île) a pris ce thème très à cœur, en le dépeignant, chacun avec sa sensibilité différente, de manière burlesque, terriblement tragique, ou au contraire poétique et plein d'espoir : Tanizaki, Mishima, Kawabata...
Mais pas tant comme perte de la Tradition que comme renouveau et recréation d'une nouvelle identité, plus complexe, plus subtile, toujours "là" !
Car, si l'américanisation se fait, il n'en reste pas moins qu'elle se fait au Japon et à la manière même des japonais : ne sera-t-elle pas jamais que réduite, ne proposera-t-elle pas mille et un mélanges étranges, ne deviendra-t-elle pas, elle même, une tradition ?
La tradition, c'est l'histoire : et ce n'est pas tant l'espace figé, celui du temps qui a passé, que la chose en mouvement qui arrive et qui n'est pas derrière encore. La tradition, c'est comme l'Homme sartrien, ce n'est pas un "ça" perdu dans l'initial, c'est ce qui se fait, se tisse et se défait, se construit et se passe. "Je ne peux voir la tradition que dans ce qui arrive et la déformera" : je ne sais pas si c'est sensé, mais c'est ce qu'il me semble...
Et de toute façon, "tradition" ou "progrès", comme aurait dit Valéry, ce sont là deux grands ennemis du genre humain ! ;)
Mon japon est plus éternel;
RépondreSupprimerest-il imaginaire?
j'ai un peu de mal à écrire sur le Japon
sans dire un mot de ce qu'il souffre
en ce moment et pour si longtemps;
Cela n'enlèvre rien
à la qualité de vos contributions,
si riches et suggestives.