samedi 22 décembre 2012
mardi 18 décembre 2012
vendredi 14 décembre 2012
Quoi faire quoi dire
Que dire quoi faire
Prendre sa gorge de haut
ou gravir son nez que dire
Quoi faire Oser le dire !
Oser se le permettre !
Lui dire combien elle est
combien elle est
combien elle est
combien elle est
laide ! Combien il est
mal de lui dire de le
faire Combien elle est
laide laide ! laide
Combien c'est dur de
se le dire à soi
combien elle est
laide laide mais
soyeuse
Combien elle est
douce douce et
heureuse
Combien le lui dire
sans tout lui gâcher
Oh combien je suis las!
de ne pas le lui dire
de ne pas le faire
de ne pas me mettre
là où tout se dit
où elle pourrait savoir
combien elle est
laide laide laide
où elle pourrait savoir
combien elle est
laide laide laide
Mais pas comme ça
quand même pas ça
quand même pas ça
Tout mais pas ça
comme on dit
Comme on fait
comment fait-on déjà
pour dire ces choses là
comment fait-on déjà
pour dire ces choses là
pour faire
pour parfaire ce que les
autres disent
Mais je ne veux pas médire
simplement le lui dire
sans que ça l'embête
ou si elle le veut bien
lui faire dire ce qui
me fait rire
rire
rire
ou si elle le veut bien
lui faire dire ce qui
me fait rire
rire
rire
Mais combien elle est laide
quand bien même je l'avoue-
Rai
Combien elle est lasse
et douce et lascive
et combien elle est
belle alors
heureuse et lascive
Et c'est d'elle que je suis
fou fou fou
de partout de tout temps
et pourtant elle est laide
et pourtant je salive
et pourtant je souris
et partout je suis seul
Le seul à la voir
Le seul à en rire
Le seul à l'admir-
Rer
Je suis seul et bien sale
d'en rire comme ça
je suis seul et bien sale
elle est douce et bien laide
Le seul à en rire
Le seul à l'admir-
Rer
Je suis seul et bien sale
d'en rire comme ça
Puis-je l'admettre sans nos sourires compromettre
elle est douce et bien laide
Et combien c'est lassant
de ne pas le lui dire
quelle laideur je ressens
A la vue du sourire
Et ça me fait rire
combien elle est laide
ça me fait rire et
ça fait souffrir
un peu
de ne pas le lui dire
Lui dire quoi
Mais combien elle est
belle
Quand elle danse quand
elle dit
combien je suis fou
A ne savoir que rire
en silence
quand je vois son sourire
et ses dents
Oh combien elle est laide !
quand je vois son sourire
et ses dents
Oh combien elle est laide !
Mais je ne sais que faire
que dire que taire
Elle n'est pas toute laide
même beaucoup jolie
Et ça la fait rire rire rire
de me voir sourire
devant son sourire
Oh combien il est laid!
Oh combien je suis laid
de penser ces choses là
Et ça me fait rire rire
rire rire
Combien est-elle
belle ?
Autant que je ris
C'est à dire beaucoup
Elle est belle et j'en ris
Et ça la fait sourire
Et alors je suis fou
car je trouve laid
le beau et joli le laid
Joli le laid !
Oh comme j'aime sa tête
elle me prend pour un fou
quand je ris d'une laideur
qui n'est pas que la sienne
Elle me prend pour un fou
Me prend-elle pour une bête
Je souris à tâtons
pour ne pas trop lui dire
pour ne pas trop en faire
et je m'entête à en rire
Oui je souris à en rire
Oh comme je suis las!
quand je ris d'une laideur
qui n'est pas que la sienne
Elle me prend pour un fou
Me prend-elle pour une bête
Je souris à tâtons
pour ne pas trop lui dire
pour ne pas trop en faire
et je m'entête à en rire
Oui je souris à en rire
Oh comme je suis las!
de ne pas lui soumettre
ce qui me fait rire
et perdre la tête Elle est
belle elle sourit
Et moi j'en ris
et moi j'en ris
ce qui me fait rire
et perdre la tête Elle est
belle elle sourit
Et moi j'en ris
et moi j'en ris
Et ça la fait bien
rire Et alors j'en
salive
de la trouver si
belle
de ne la trouver laide
Et de ne point le lui dire
Quoi faire quoi dire
Quoi oser se permettre
sans se trouvez bête
devant elle
devant elle
devant son sourire
si joli si joli
Quoi faire quoi dire
devant ce
jovial joyau
Elle est belle et j'en ris
si joli si joli
Quoi faire quoi dire
devant ce
jovial joyau
Elle est belle et j'en ris
jeudi 13 décembre 2012
dimanche 9 décembre 2012
mercredi 5 décembre 2012
Nous aboyons en silence
Entends comme brame la brume
sur l’évidence des matins
Entends comme l’herbe se foule
comme l’aube se fane dans
des danses boisées Ce sont là
les bribes de la vie avec
son déboire avec ses débris
Un antre un âtre indétrônable
Un antre un âtre indétrônable
Entends comme fument les muz-
zeaux sur des gueules impassibles
Entends comme ici le bruit n’est
pas de trop comme il se complète
se conjugue se convainc à
d’impossibles lumières Ce
sont celles-là mêmes qui viennent
échoir et s’échouer sur
l’écorce
et viennent la choyer de
manière trop précoce Encore
sage là la terre est déliée
Et le lierre muet et le
lièvre courrait courrait et les
bois sont en berne s'abaissant
pour paître ou accueillir Et nous
lièvre courrait courrait et les
bois sont en berne s'abaissant
pour paître ou accueillir Et nous
nous sommes oisifs et paisibles
dans les haillons d'argile qui nous
hantent nous ôtent Cela j'aime
ces joncs et ces joutes – totems
matinaux d’une jungle (si) douce
Branches oiseaux et singeries
de feuilles mortes cela j’aime
Nous sommes prêts nous sommes
proches
de devenir quelques seigneurs
entre bruits et roches C’est le
râle
de nos règnes qui se jouent qui
s’a-
joute là la trame de nos
rêves traînants et trainés et
leur déroute et leur déroute é-
trennées dans des frissons doux et
rêves traînants et trainés et
leur déroute et leur déroute é-
trennées dans des frissons doux et
dans des frissons doux et tardifs
Edouard M.
samedi 1 décembre 2012
samedi 24 novembre 2012
dimanche 11 novembre 2012
samedi 10 novembre 2012
samedi 27 octobre 2012
jeudi 18 octobre 2012
Les belladones matamoreques
Les
belladones matamoresques ne sont pas des morues ni des marraines. Elles sont un
algèbre de convoitises, toutes cabossées, toutes culottées. Elles ne sont pas
du bas de ma rue, mais battent le pavé quand même, lorsqu’il le faut, lorsqu’on
les affecte (elles ne sont pas ordonnables, et encore moins ordonnées). Ardues,
hardies, ardentes, les belladones matamoresques ont une scène où lézarder, ont
un zèle pour lacérer, de pénombres et panurges, d’herbes grasses en lits
douillets. D’ailleurs elles sont grosses, elles sont minces, elles s’immiscent,
elles- grincent, s'amènent puis s'amassent. Elles sont les arpèges haletants
d’une romance grivoise. Elles gravissent, sévissent, séquestrent et
s’éclipsent. Elles esquivent, elles espèrent. Elles sont exquises, elles exagèrent, elles exaspèrent ! Elles sont spatiales, elles sont spectrales, elles sont spéciales,
elles sont spirales. Elles sont spectacle, et elles spéculent. Elles spolient
poliment, elles salopent goulûment. Decepimur specie recti. Les
belladones matamoresques ont une fresque à entretenir, et quelques frasques, et
quelques frises. Elles sont la fraise et le phrasé, elles sont le polar de la
parole. Elles n’ont de pareil. Les belladones matamoresques sont grimpantes,
grapilleuses, ripaillantes et périlleuses. Elles sont chatouilleuses et
attrayantes, chatoyantes et onctueuses. Elles sont la pulpe et le pépin. Elles
sont la verve et le vagin. Mi-andalouses,
mi onduleuses, elles chevauchent, s’amoncèlent, chavirent, s’émancipent.
Elles sont un sucre, elles sont la cime, elles sont le vent, elles sont la
vigne. Et elles s’agrippent et elles s’agrippent, elles ont des grappes
qui ne s’arrêtent... pas ! Elles accostent, castagnent, encastrent et
questionnent. Les belladones matamoresques sont
de Castille et de Médine et de Modène, elles sont mondaines elles sont madones.
Elles dominent, médisent,
prédisent et promènent. Elles se donnent, elles s’adonnent, elles s’attèlent,
elles attachent, elles martèlent, elles s’entêtent, elles s’attardent, elles
entachent. Prédatrices.
Rédemptrices. Ils s'abandonnent. Elles abandonnent. Débandade méticuleuse. Elles sont vivantes, vivaces,
vicieuse, vénitiennes et pernicieuses. Elles sont vaines et nobles, vénéneuses
et artérielles. Pénélopes homériennes, peines et limbes homériques. Elles
adoucissent, elles endoctrinent. Les belladones matamoresques sont farouches et
sont fardeaux elles sont manouches elles sont badauds. Elles interdisent. Elles
sont actrices. Elles sont assises sur l'interstice, entre la pustule et le
pistil, entre le mâle et la mamelle. Tantôt masculin, tantôt féminine, un
tantinet faquin, un tantinet mesquine, elles s’égratignent parfois, parfois, pour mieux
parfaire, pour mieux pourfendre. Les belladones matamoresques ont toutes
saisons et toutes coutumes sous leur emprise. Elles sont à prendre, toujours !
Ne sont éprises, jamais ! Elles sont méprisantes, et méprisables. Elles sont du
lierre elles sont du lys elles sont délice elles sont sans lois. Elles ont des
cils qui sont des laisses qui se prélassent sur la proie qui la délaissent et
qui la broient. On les aime à
mort. Elles les aiment à point. Un point c’est tout, une mort c’est peu. Pointilleuses
et pétillantes, tonitruantes et silencieuses, elles sont les truands, elles
sont la tueuse. Les belladones matamoresques sont
saoudiennes ou soudanaises, elles courtisent, elles soudoient et soutirent le
courtois. Elles sont un cartel, un carnage. Elles sont si certaines, les Carthaginoises,
comme une corrida, comme une parodie. Sadiques séduc-trices. Elles tracent les
goûts et les couleurs. Elles sont couleuvres elles sont coulantes. Elles sont
une œuvre, elles sont une gente. Elles ont aux lèvres une colère, lente et
délicieuse ; sombres et rocailleuses. Elles sont la racaille de l’hymen,
elles sont le corail, elles sont le menhir. Elles ne s’amenuisent point, elles
croissent, elles croissent, elles croissent, toujours. Elles sont tangibles
elles sont tangentes. Elles sont tentantes elles sont tantriques. Elles vont
têtues et à tâtons, elles sont tétons, elles sont traitresses. Les belladones
matamoresques caracolent et caravanent, elles racolent et elles régalent. Elles
sont en cavale, en carrosse, en cabale et cabriole. Elles se cabrent, elles se
cambrent, elles sont l’arbre elles sont l’ambre – ovulaire ; opulentes. Elles
sont la parfaite épouse puis la perfide Cabourg, elles gainsbourgeonnent, et
elles aspergent. Elles assujettissent, et elles entassent, et elles en jettent.
Et elles en jasent. Elles tissent leur récolte et empêchent la révolte. Puis
elles aspirent à de nouveaux méfaits, qui seront magots, qui seront mégots.
Elles sont mégalomanes et mythomanes. Ils sont michetons et mijotés. Elles sont
Célimène et Salomé et Soliman. Elles sont folles et folâtres et saumâtres. Elles
bafouent, batifolent et elles rigolent. Affriolantes, aphrodisiaques, africaines
et paradisiaques. Elles sont une hérésie frénésiaque, une frénésie héroïque,
véhémente. Elles sont d’une langueur océane, d’une largesse assommante. Les belladones matamoresques sont
gentilles, hâtives, hantises. Elles sont l’entaille charnue de ces batailles
charniers. Elles sont le rouge carmin. Elles sont le noir Carmen. Elles sont charnières
charnelles carnassières et acharnées, elles sont
à Charcot, à Mucha. Elles sont amochées et elles sont méchantes. Elles sont des
machines elles sont des machines (elles sont des machines). Femme poisson,
femmes oiseaux, femme potion, femmes poisons ! Elles sont à Ovide, à
Horace, horribles et sauvages, elles sont avides comme évidentes. Elles sont
dentelles elles sont dantesques, canines, incisives et molaires. Elles sont
l’art d’aimer, elles ont l’air démentes. Elles sont à Mantoue, elles sont des
forteresses peu civilisées, celle de la fortune et celle- du funeste.
Glaneuses, flâneuses, flanelles. Les belladones matamoresques sont une
querelle, une galère, et elles n’ont que faire, et elles n’ont que l’air.
Galantes. Galeuses. Elles sont gênantes, elles sont neigeuses. Elles sont
glaciales, brûlantes, gracieuses, gluantes. Elles sont rassises, mais elles
sont neuves. Elles sont des nymphes, elles sont la nef. Elles sont la racine,
le tronc, la branche. Elles sont la trame de toutes histoires. Elles sont les
tzarines les plus austères. Elles sont la brame des dieux infernaux en rut, en
lutte. Elles sont brutales ayant brouté à ces pâtures accaparées. Elles sont la
parure, l’apparence et le burlesque. Elles sont le barbare, elles sont le
murmure. Les belladones matamoresques sont argentines, argentées et
gantées pour rejeter. Pour rejaillir elles sont rigoureuses, vigoureuses,
revigorantes et bigarrées. Elles sont bagarreuses et ravageuses. Elles sont
Ravachol quand ils sont avachis comme avalé puis recrachié. Elles ne
raccrochent jamais ; elles- répondent toujours. Elles sont furibondes et
frappadingues, vagabondes et abondantes, répandues et butineuses. De butins en
pâtures, elles sont nomades, monades, monar-chiques. Elles- chiquent ce
qu’elles trouvent à loger sous la dent, comme une trombe qui soulage qui
s’allonge qui s’allonge qui s’allonge qui s’allège. Elles sont allégeance. Elles sont chasseresses, pécheresses, elles sont
sécheresse, elles sont à sec, et torrentielles. Tarentules étatiques. Elles
sont toxiques, nocives, évasives, invasives et vaseuses. Elles sont taurines et
requins, elles sont torrides et marocaines. Et elles sont froides. Elles sont
des sirènes de marécage, des chimères, des spécimens. Elles ne sont pas
si mal. Les belladones matamoresques sont des
titans attentifs, des tyrans attirants, elles étirent, elles
essoufflent, elles effilent, elles étouffent, elles atteignent, elles
attaquent, harcellent, hameçonnent, harponnent, étreignent, éreintent, étriquent,
esquintent ; éteignent, et trinquent. Elles sont la comptine qui tonne.
Les jardins de Babylone et ses quintessences indécentes, indécises et indociles.
Elles sont d’obédience indomptable. Les belladones matamoresques sont païennes,
paillardes, paillettes et gaillardes. Elles sont
persiennes persanes, parisiennes et maritales. Elles sont Cléopatriarcales. Inconstantes,
incontinentes, impertinentes et partisanes, elles sont impartiales, insoumises,
insatiables car impunies. Elles ont été aperçues, là-bas. Et elles sont
l'abyme, là-haut. Les belladones matamoresques savent museler et s’en amusent.
L’homme est un hymne à mettre en vase, à faire suinter, à faire chuter. Et
elles scintillent, elles sont satin. Elles sont taquines, ne sont catins –
jamais ! Elles sont contentes, elles ont le quota, le bétail et la beauté.
Elles sont là un rêve agréable, ici une sève enlisante. Elles sont la vallée de
Salinas : on en salive, on s’y salit, et elles s’en lavent, et elles s’en vont.
Et elles s'en foutent. Elles sont lascives et peu loyales, elles sont royales,
elles sont voyelles. Les belladones matamoresques sont les moraines des
cagnards, les moraines des chaudes saisons. Elles ont des mirettes à en cogner.
Elles ont des maris à engrosser. Elles sont les derniers rayons sur l’échafaud,
parmi la foule bestiale et en chaleur. Là elles sont le froid, le sobre,
l’indifférence – ultime plaisir du condamné. Elles n’épient rien... elles
expirent tout ! Elles sont la fougue, elles ont la faux. Elles ont la
foudre, elles sont la fraude. Elles sont un masque. Elles sont marquises. Marâtres
puis matrices. Elles sont un gouffre magnifique. Les belladones matamoresques
sont les fleurs de Séraphine. Elles sont le vitrail... et la vitrine. Elles
sont gitanes, elles sont latines. Hypnotiques, apnéiques, hypothétiques et
pathogènes. Elles sont pathos, elles
sont pétasses, elles sont papesses et peu sages, elles sont sans gêne et de
passage – le temps de lorgner, le temps de croquer. Elles sont craquantes,
elles sont marquantes. Furi-euses et cori-aces, elles sont fugueuses fugaces
futiles, fussent-elles utiles avec audace. Elles sont radi-euses. Elles sont
odi-euses. Les belladones matamoresques sont une menthe religieuse et
régalienne. Elles sont antillaises ou bohémiennes, elles sont de Sienne, elles
sont de Vienne, de Padoue, de Pavie. Elles sont sournoises, elles sont
noirceurs. Elles sont sur lui comme sur elle comme elles susurrent à leurs
oreilles. Et elles s’assurent qu’ils ne s’insurgent – pas ! Les belladones matamoresques ont du
gestuel et du digestif, du gesticule et du callipyge. Elles sont l'oracle,
elles sont l'orage. Elles sont brigannes et imbridables, elles sont un
crachin d’or, elles sont un crescendo, elles sont un crochet doux, d’où l’on ne
peut fuir. Elles sont un ballet rauque et rêche, elles sont nouvelles. Elles
sont le boléro de Ravel, elles sont rêvées chéries
charrieuses charmantes charo-gnardes. Et elles sont belles, et elles sont
belles. Les belladones matamoresques sont les murènes des passions, les miroirs
des précieuses, les Merveilles dépressives. Elles sont une drague, elles sont
une drogue. Elles sont une vogue elles sont une vague. Elles montent, elles
mentent, elles mitent, elles matent, elles mutent et mettent – en cage. Elles
sont maj-estueusement injustifiables. Elles sont dans la plus haute salle de la
plus haute tour. Les belladones matamoresques ont un empire
d’âmes, d’hommes, d’hum-anités. Elles sont venins de vanité! Elles sont
peu plates, elles sont peuplade, elles sont la plante et l’araignée.
Plantureuses et agrippantes, elles sont hargneuses, impétueuses, elles sont une
harde impérissable. Elles sont une horde, elles sont impies. Elles sont Harpies
et elles arpentent, alpaguent, haranguent, enragent. Elles s’arrangent, elles
s’abrogent. Elles sont l’ombrage, elles ont l’ombrelle. Puis elles abrègent,
puis elles embrochent ... avec ! Et elles sont belles, et elles sont
belles : impérieuses, impériales. Le râle sous la roche, le râle qui
enrôle et celui qui arrache, se frotte, se racle et s'effrite. Les belladones
matamoresques ont des liasses de liesses pour donner, et des hyènes et des
lianes pour reprendre. Elles sont féroces caprices, cantatrices fiévreuses,
elles sont la pègre de l’Eros, elles sont belles et belliqueuses. Elles sont
saillantes, vilaines, sévillanes, vaillantes. Elles sont houleuses, elles sont
roulantes. Elles sont saignantes. Les belladones matamoresques ne sont pas des
morues ni des marraines, elles sont un algèbre de convoitises, un carrousel à
caresser qui tourne et terrasse, rase et déroule. Elles sont sangsues
sensu-elles.
Edouard M.
dimanche 14 octobre 2012
mercredi 10 octobre 2012
Les détestables
Tantôt masculin, tantôt féminine, un tantinet faquin, un
tantinet mesquine, c’est
Fraiche comme un sorbet, frêle et en orbite qu’elle se
dessine. C’est en herbi-
Vore menacé qu’il se destine. Il se distingué déjà sans
carapace.
Jamais pareil égal ne s’attable près du roi
Et ce rapace,
pompeuse frétillance, s’accable d’un petit doigt
Redondant, radotant tant de dons adorés. Ré-
Miniscence d’une emphase volage, ce faisant doré tergiverse,
turlupine et
Tarabuste de salon en salon, d’antre en âtre. Bien, beau,
bio ! il est une babiole bariolée, il a sa fresque à magnifier, sous
quelques phrases, sous quelques frasques, et sa fraise type XVIe à sanctifier, et
pour le voir, c’est quelque chose, c’est quelque chose !
Mesdames, Messieurs, admirez se dandiner
Cette gourgandine à la gourmandise électrique,
Au doigté désuet, à la haute petitesse.
La manière rit
du cil aussi ridicule qu’un fil de soie déchu.
Elle se veut la pulpe et le pépin, elle est la verve et le venin.
Venin de vanité !
Vétuste et voûtée, mais assurément jeune, aux rides pré-
Maturées, la princesse d'un baroque futile
se revête prude,
A la mode de chez nous, entre deux cheveux
Gris, sur son beau cheval
Pris pour la langue française qu'elle
parle, parle, parle, parle, parle...
Avis sur tout, envi de rien ; avide de tout, avis sur
rien, c’est une espèce rare, aux aspects rauques. Ankylosée de louanges, elle englose
particulièrement, engrosse son monde
mais le dément, elle ergote de l’auriculaire un savoir passable, une
passoire-savoir à peine éclose, mais déjà éteinte, désarticulée. Monsieur
d’Aiglemont de Tassigny, Comte de Pompadour, archevêque du Mont Tartare,
becquette sa science qu’il tartine puis chique sur le QI-QI exécrables
De ses hôtes. C’est chic ! Entre le paon, et le manchot,
ce Roiseau rare et ses pédanteries
Insupportables et colportées. C’est un cloporte au col soyeux
et au clapet incalcinable.
« Mané, mané, des corps nus ! » clame-t-il.
Que faut-il donc pour arrêter le volatile biscornu ?
samedi 6 octobre 2012
mercredi 3 octobre 2012
Dire
Paille. Pagaille à Pigalle. Pagaye donc! Papaye. papille d'un oncques...
Je n’ai jamais envié les oiseaux.
Leurs manières, leurs grâces, leurs gestes, et leur quotidien, il y a là quelques chose de sublime
et d’humiliant. Oui cela est évident : succomber de si belle façon en baissant
les yeux et voir déferler un monde d’humanités toutes prêtes, toutes
disponibles, et proches les unes des autres. Et des monuments, ici et là. Et
des fleuves et des rivières là et ici. Et des usines, et des asiles. Et là, et
là. Ici. Allons donc, qu’il doit pourtant être cruel de vivre en l’air, à toucher
avec ses deux globes comme on dit, le galbe d’un autre, un point plus gros. Non
vraiment, ce qui est alléchant chez les volatiles, c’est avant tout leur
langue. La langue des oiseaux. Une mixture fruitée – ou un fruit mixé – entre l’alchimie
et le signifiant. Lacan n’est pas loin, la Laconie n’est pas possible ici (non pas la Laponie, crétin!). C’est
un sens toujours renvoyé, signifié puis re-transformé en un autre, un Tout-autre.
Et l’on papillonne, ici et là justement, de mot en mot, de sons en sons. La
langue des oiseaux est un langage infini, plutôt a-fini, et pourtant – je le
proclame – « à finir » ! Il est clair que l’on ne pourra jamais
regarder la fin, mais qu’importe, c’est notre faim dont il s’agit, ici et
maintenant ! Il s'agit alors de nous gaver, comme des oi-zo
Tentons :
le guéridon de Derrida, la théorie rhétorique, l’anémone menottée, le printemps
emprunté, la « niche du chien » en somme. Nous sommes tous des
oiseaux, de fait ou de mensonge. Il y a là une certitude à passer de « exulter »
à « exalter » sans forcer (de la papille à la pupille). Morbleu, cela crève l’œil ! Autant qu’Albert
Londres et Jack London ne sont pas le fruit d’un inceste linguistique,
littéraire ou journalistique. Au diable une prétendue rhétorique cartésienne! Au diable les lois raisonnées de l'Homme qui l'oblige à se réguler, c'est un carcan odieux! C'est un dindon de dieu. [à répéter autant de fois qu'il faut pour que cela incise votre crane, et s'y insère assurément] Il nous faut se régaler, ici et tout de suite!
Je
n’ai jamais envié les oiseaux ; faire de ce monde un asile que l'on ne touche
pas, que l'on oisive seulement et salement, et qu’un zoo n’en vaudrait pas mieux.
Pas mieux, pas pis. Non vraiment, arrête papi tu deviens gaga là...
jeudi 27 septembre 2012
lundi 24 septembre 2012
Non-sonnet pour un sot-né : Modestin
["On pédalait dans les nuages
Au milieu des petits lapins"]
Là pouvait-on lire : "Idiot cherche village"
L'idylle idéale et anodine est à bout
D'horizon, aussi rond soit le globe et son galbe
Boudiné. Un dos nu y badinait, le scalp
Badigeonné de tur-pitudes anonymes
Mais unanimes. Dans les champs, les bois, sous les
Roches, sur les fleuves, il gambadait, l'air a-
Bruti, désirant s'a-briter pour une nuit,
Pour une peur (saoulée), c'est un krypte spartiate.
Tantôt pestant, tantôt passif, ce baudet rince
Toujours la non-dite vilisation de nos
Tabous, ci nobles, ci secs. Car semblable au prince
Des nuées qui hante la tempête et se rit
De l'archer, le crétin vagabond est une bou-
Tade solitaire, sale et terne. Oisive.
Un tantinet lassif, un tintinnabuleur
Un tas, une teinte, ni hautain, ni athée,
Niais, et simplement ôté à ses scrupules.
Comme un crabe, naïf, il scrute, batifol'
L'inertie, un beta fou et ses mandibules,
Et sa farandole bien à lui, papillon
Pataugeur, folâtre, badaudeur et flâneur.
Sans train de vue, sans fin de vie, ni avis, ni
Envie. Un corps encor à la recherche d'une
Geôle perdue. Et d'un corsage, par Dieu!
mardi 18 septembre 2012
Pratique de vie
Entrelassée, un peu garçonne, c'est la
Comptine qui tonne,
quittant sa coutume,
elle courtise les comptes,
les quatorze cartels,
enlaçant les beaux torses autant que la tierce,
elle contorse les caprices,
concoctant sur le tas
avec ce qu'elle peut,
avec ce qu'elle a :
- du thym,
- de la tome,
- de l'intime. Et ca donne la fortune,
l'importune avortée
qui tanne et qui tend
à lasser les eaux troubles,
à saler les arthrites !
Les sons ont un sens,
laissons l'hautain sans
ces perles de bruit
qui parlent
qui parlent
(...)
Comptine qui tonne,
quittant sa coutume,
elle courtise les comptes,
les quatorze cartels,
enlaçant les beaux torses autant que la tierce,
elle contorse les caprices,
concoctant sur le tas
avec ce qu'elle peut,
avec ce qu'elle a :
- du thym,
- de la tome,
- de l'intime. Et ca donne la fortune,
l'importune avortée
qui tanne et qui tend
à lasser les eaux troubles,
à saler les arthrites !
Les sons ont un sens,
laissons l'hautain sans
ces perles de bruit
qui parlent
qui parlent
(...)
mardi 4 septembre 2012
Précepte de vie
Les sons ont un sens
Laissons l'hautain sans
Ces perles de bruit
Qui parlent
qui parlent
(Quand approche la nuit)
Laissons l'hautain sans
Ces perles de bruit
Qui parlent
qui parlent
(Quand approche la nuit)
jeudi 30 août 2012
Je me souviens du "Je est un autre" de Rimbaud
Texte trouvé sur "http://ici-et-ailleurs.org" par Jean-Cyril Vadi
« Car Je est un autre. Si le cuivre s’éveille clairon, il n’y a rien de sa faute » Rimbaud dans une de ses lettres à Paul Demeny.
Je est un autre. Je me souviens de cette formule de Rimbaud. Et tout à coup, la beauté de ce court-circuit, l’étrange beauté de cette formule magique derrière laquelle j’ai si souvent couru, jeune, s’écrase sur l’évidente réalité, là, à mes pieds…. Je est un autre… Ça fait longtemps que ça n’est plus le cas.
Mais l’autre est un je. Voici la nouvelle proposition. L’autre est un même. L’autre c’est moi et j’irai voir là-bas si j’y suis.
La plus grande réussite du capitalisme, c’est qu’on ne peut plus le penser en négatif, comme on dirait de la photo, et d’ailleurs, le négatif photo disparaît des rayons et du vocabulaire. Du vocabulaire, donc des rayons. L’autre est en voie d’extinction. Il n’y a plus d’ombre. Il ne reste plus que le même. Et cette société libérale et démocratique continue malgré tout de nous proclammer l’autre existe, je l’ai rencontré. Elle continue de le chanter à tue-tête. Elle ne fait même que ça : se peindre le visage aux couleurs de la diversité, de la multiculturalité, de la pluralité, et tout ça dans un seul but : que tout soit égal à tout et réciproquement.
Avec la mort du communisme soviétique comme alternative à ce modèle politique, économique et social, notre capitalisme a définitivement enterré toutes les alternatives. C’est-à-dire tous les possibles. Plus d’alternative, plus d’ombre, plus d’autre, plus de diable, plus de quête de soi en somme et comment trouver l’homme dans l’homme ?
C’est ainsi que le pouvoir a absorbé en son sein la contestation, et c’est ainsi que la culture a dévoré l’artiste. La subversion s’est désormais rangée du côté de la subvention. Elle ne manquait pas d’R, elle a la N. On subvient au besoin de l’artiste. Emu, animé du souvenir inconscient d’avoir été bouffon à la cour d’un duché, l’artiste parade, exulte même. Il n’y a plus dans les maisons de la Culture que des tartuffes. Ce qui me désole c’est que personne ne semble en prendre la mesure. Si Molière était là, c’est pourtant sur eux qu’il écrirait. Ce sont eux les sujets de ses pièces aujourd’hui. Les artistes des Maisons de la Culture sont passés de l’autre côté, séduits par le côté obscur. Ce sont de vrais agents culturels, comme on parle d’agent microbien, et ils se sentent dans ses maisons comme chez eux. Quand par hasard l’un d’eux fait de la résistance, il est mal à l’aise. Qu’il soit français ou argentin peu importe. Il est le même, car notre pensée libérale et démocrate s’est propagée partout. C’est la nouvelle norme – logique, elle érige son empire sur des valeurs qui sont les mieux partagées du monde, celles des droits de l’homme. Qui n’en voudrait pas ? Quelques fous, quelques esprits totalitaires semblent y renoncer, mais moins pour eux-mêmes que pour les peuples qu’ils dominent. Hélas, voilà ce que la France a fait en voulant bien faire : elle a fait le bien.
Ce qui est totalement différent, et elle aurait du se rappeler qu’il n’est pas bon de faire aux autres ce qu’on ne veut pas qu’on fasse à soi-même, elle aurait du s’abstenir de le faire.
Le pouvoir a eu l’intelligence de reconnaître les contestataires comme ses enfants légitimes, et il a eu l’intelligence redoutable de le murmurer à l’oreille des dissensuels : vous êtes nos enfants. Les artistes donc, ceux qui en étaient en entrant par l’entrée des artistes, sortent en agent culturel par l’entrée du public, dévoyés, malheureux, la queue entre les jambes, et rarement la tête haute - sauf à connaître l’insuccès. Car qu’est ce qu’un artiste qui provoque le consensus ? Un agent culturel. La culture c’est ce qui rassemble, ce qui nous réunit, nous unifie, nous fédère, c’est tout ce que l’on partage ; un artiste n’a rien à voir là-dedans. Celui qui est entré le savait. Celui qui est sorti l’a oublié ou l’oubliera.
Intégrer la contestation, et l’entretenir : Il n’y a pas plus belle réussite pour une société. Le pouvoir a intégré le contre-pouvoir, en lui donnant les moyens de subsister. Les Maisons de la Culture, emblème de notre pays ont fait de même. La contre-culture ? C’est nous qui la détenons, vomissent-elles. Voyez : on la fabrique, même ! Certes, elle n’aurait pas si bien réussi cette œuvre-là sans les artistes eux-mêmes, qui se sont laissés prendre au jeu, puis au piège.
Alors ils crachent dans la soupe. Ils font des spectacles contestataires dans lesquels on peut voir et entendre s’exprimer une pensée individuelle critique, un point de vue personnel sur le monde. Et font dire par leurs acteurs fuck la culture. Et tout le monde applaudit, car l’artiste, le vrai est celui qui mérite et reçoit une standing-ovation, éphémère oscar offert à tout-va par une bande de décervelés convaincus d’être dans l’intimité de l’artiste en partageant sa vision des choses. Sauf que (et je veux croire que l’artiste le sait) à y regarder de plus près, il n’a hurlé sa haine du bourgeois qu’à des bourgeois, et lui-même en est un puisqu’il est là, parmi eux, et qu’il est leur frère en tous points pareils. Il a la haine de soi. Il a dit Merde à la culture, je chie sur la culture, et il ce faisant fait de la culture. Car c’est bien de la culture qu’il s’agit. Il dit encore, en passant, merde aux institutions qui l’on nourrit et le nourrissent précisément pour qu’il puisse le dire, qu’il le dise, et qu’elles l’entendent le dire.
Et il ne voit pas à quel point sa position est ridicule. Tout comme celle des institutions, et en premier lieu du Directeur de la Maison de la culture.
Le Directeur de la Maison de la culture : Je suis très heureux de produire et d’accueillir un artiste comme X, qui renouvelle le genre théâtral et n’a pas peur de nous traiter comme des merdes L’artiste X : je leur en ai mis plein la gueule, et ils me payent pour ça !
L’artiste le sait ; mais on ne se ment jamais qu’à soi-même.
Les maisons de la culture sont une hérésie, une machine à fabriquer du prêt à penser ; pleine à craquer durant les soldes. Les billets des spectacles y sont souvent soldés (soldés, c’est à dire vendus, en franglais) avant même que la saison ne commence. Tout ce qui est louche, et qui devrait alerter tout esprit un tant soit peu mutin, critique, enfin quiconque ayant du recul, tout ce qui est suspect pour n’importe quelle âme douée de bon sens devient normal, devient entendu, et pire : est regardé positivement. Or qu’y a-t-il de si bien que ça dans le fait que le but avoué de ces lieux est de vendre tous les billets de spectacles dés le mois de juin ? Absolument rien, sauf à être du côté des marchands de billets, des marketeurs, des épiciers de la culture, c’est-à-dire du pouvoir - ce que tout le monde semble avoir intégré au point précisément d’en être.
De tous les sentiments que je vis devant ce totalitarisme de la bien pensance, ce terrorisme intellectuel, c’est l’effroi qui domine. Viendra le temps du Ministère du Bonheur où un Ministre en espadrilles nous parlera du grand projet Un câlin pour la République.
L’ultime réussite de la société est donc bien d’avoir fait croire à chacun d’entre ses sujets que l’autre n’existe pas. Qu’il n’y a pas d’issu. Qu’il n’y a que dissolution de l’autre dans le même. Pas d’autre donc pas de dialogue, pas d’espace à franchir entre et encore moins de mur à faire tomber. Or, sans cet espace entre l’autre et moi, comment donc parler encore, et pourquoi ? Le processus par lequel elle est parvenue à cette réussite-là qui mérite d’être saluée est de s’être muée en spectacle. Et d’avoir fait croire au peuple qu’il était un acteur fabuleux.
Ainsi je me suis extrait non sans peine de mon milieu. Non sans peine ou plutôt après un long temps de maturation. Le milieu artistique en réalité milieu culturel est de tous les milieux le plus détestable car il s’érige partout en modèle. L’échec de Je te connais depuis longtemps auprès des experts du milieu, à été ma croix, ma souffrance et mon salut. C’est grâce à cette pièce dont la mise en scène n’est pas complètement parvenue à rendre compte de la violence, grâce à cette pièce qui n’a pas eu d’écho dans le milieu culturel que j’ai pris conscience.
La peur de dire tout haut ce qu’ils pensent, fait se taire beaucoup d’artistes. Ils ne sont pas nombreux à survivre dans le milieu culturel. Dans ce milieu dont l’objectif avoué mais passé sous silence, est de détruire toute expression de soi est de désavouer toute tentative de révolte, de faire taire les artistes en somme. Dans ce milieu on est d’accord. Le Directeur de la Maison peut inviter un grand journal de gauche et le peuple venir écouter les tribuns, il n’en demeure pas moins qu’on ne débat pas. Il y aura des esprits rétifs à ce constat pour m’affirmer le contraire, amis mais je maintiens qu’on ne débat pas entre mêmes. On s’ébat, on s’ébahit, on fait beaucoup de bruit pour rien. Le débat n’est pas là. Et la vie est ailleurs.
lundi 16 janvier 2012
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