mercredi 11 décembre 2013

Conseil de lecture

Bonjour.

Dans ce nouveau post je souhaitais vous conseiller un livre que j'ai lu récemment et qui m'a beaucoup marqué. Il s'agit du livre Jean-Baptiste Malet, En Amazonie. Infiltré dans le "meilleur des monde". L'auteur est un journaliste ayant décidé de partir en immersion dans un entrepôt d'Amazon en France. il a ainsi travaillé comme intérimaire pendant la période de Noël dans un de ses entrepôts. Il nous relate des conditions de travail difficile et épuisantes. on y voit également la face cachée de la firme et l'exploitation que l'entreprise fait de ses "employés". On y voit l'hypocrisie de cette firme qui dit servir les intérêts des clients mais qui en réalité ne sert que ses propres intérêts. Le pire est peut être le fait que l'Etat cautionnent ce type de commerce en donnant des subventions et en vantant les mérite de cette firme. L'hypocrisie d'un Etat qui dit défendre la librairie indépendante française tout en subventionnant et en encourageant Amazon à s'implanter sur le territoire. Bref c'est un livre qui ne laisse pas indifférent et que toutes personnes achetant sur Amazon devrait avoir lu.


J'en profite pour vous rediriger vers le site d'une chaine de librairies françaises qui est un bonne alternative à Amazon dans la vente de livre en ligne. Sur la page du lien vous trouverez les références du livre :
http://www.decitre.fr/rechercher/result/?q=En+Amazonie.+Infiltr%C3%A9+dans+le+%22meilleur+des+mondes%22&search-scope=0



Je profite également de cet article pour faire un peu de pub au site des librairies indépendantes françaises, qui vous permet de vérifier si une librairie dispose du livre que vous cherchez :
http://www.placedeslibraires.fr/

Dernière information, j'ai ouvert un blog il y quelques semaines, vous pouvez y faire un tour si le cœur vous en dit: http://limagine-aire.over-blog.com/

mercredi 20 novembre 2013

Découverte musicale du mois. Deuxième édition

Si je vous dis: musique classique et jeux vidéo, vous me dites... ? Drakengard évidement ^^ Drakengard (Drag-on Dragoon dans sa version japonaise) est un jeu vidéo sorti en 2004 en Europe (2003 pour le Japon) sur PS2. Ce jeu a été développé par Cavia, qui a récemment (en 2010) sorti Nier sur PS3 et Xbox360.
Bref revenons à Drakengard. Je disais donc que la bande son de ce jeu avait une particularité intéressante. En effet elle se compose de "remix" de morceaux de musique classique. En réalité les compositeurs ont "découper" des bouts de morceaux tirée d’œuvres classique pour créer des morceaux complètement nouveaux aux sonorités assez originales.  J'ai trouvé l'idée intéressante et le résultat plutôt surprenant. Il serait également intéressant d'écouter les musiques dans leur contexte, le résultat doit être tout autre que quand on les écoute simplement depuis son ordinateur.
Pour infos: les compositeurs sont Takayuki Aihara et Nobuyoshi Sano. Les musiques ont été interprétées par le Tokyo New City Orchestra et la musique de la fin B est chantée par Eriko Hatsune pour la version japonaise.
Bonne écoute ;)

Lien vers la playlist :
https://www.youtube.com/watch?v=bZESqMgbGkQ&list=PLEE87394006A443D6


Sources :  
Musicaludi.fr:
http://musicaludi.fr/3267

Site sur la série Drakengard :
http://drakengard2.free.fr/Drakengard/dr1_bdd.php?id=01


mercredi 23 octobre 2013

Découverte musicale du mois

Je vous fais partager une petite musique que j'aime beaucoup et que j'ai découverte il n'y a pas si longtemps. Le morceau est tiré de l'excellent album d'Etrian Odyssey IV composé par Yuzo Koshiro.

Lien :
https://www.youtube.com/watch?v=eTU-jTmWr-k&list=PL40BC111AA2B81B61

Bonne écoute ;)



mercredi 16 octobre 2013

mercredi 9 octobre 2013

dans mon verre d'eau glacée, l'étinsolente

le talon de ta bottine
dans mon verre d'eau glacé
dans la paille entrelacée
sur l'herbe verte que tu piétines
      de toute ta guibole

l'attelage qui reste à l'ombre
à l'ombre l'attelage est sous l'arbre
car l'attelage en a assez !
     de la chaleur qui le piétine

cagnard ! cagnard des plus féroces
cagnard des bannis des bagnards
qui n'ont plus d'ombre
qui n'ont plus d'arbre
et qui rêvent assez
d'un tout petit
     petit verre d'eau glacé



bagnards et forcenés qui se piétinent tout enchainés
comme on martèle le cuir chaud
comme on fait cuir dans le levain
dans d'immondes d'immenses odeurs
d'enfers tout africains Et que faire dans le Levant ?
dans les fours qui sont des geôles ?
et qui sont ces masses avec ardeur ?
avec des danses et des odeurs

fournaise ! bûcher ! autodafé !
ça les empêche de rêvasser
là où l'herbe n'est pas verte
là où l'herbe n'a jamais été verte
là où l'herbe ne sera jamais verte
rien ! défaite sans avenir !
ça c'est l'éclatante victoire de la fournaise ! de la foutaise !

ça est le torrent torride ! et un cigare sur le bûcher
c'est la fumée qui ne fait pas d'ombre
pour les bagnards qui n'ont plus d'arbres
pour les badauds les trébuchés !



échauffourées dans les déserts c'est un
bannis qui prend des airs
d'étincelles intéressées
et une fourche qui n'est pas fraiche
      l'étinsolente ! Soleil et chair !
          échauffourées dans les déserts..

ça l'attelage n'est pas heureux
dans les déserts peu chaleureux
ça l'attelage sous la ferraille
et c'est des arbres qui n'ont pas d'herbes
    la ferraille est un arbre qui n'a pas d'ombre

arbre de mitraille ! arbre des mitards
l'attelage avance parce qu'il fait chaud
parce que la bottine fait mal
dans toute la guibole
     et c'est fâcheux

arbre furibond : une rixe dans le magma
sans ombre et sans herbe, une faucheuse
ça mitraille sur la bagnole C'est grossier ces carosse-
ries et ça ricoche et la rocaille
et bin ça crépite ça caillasse
et ça crapote
et ça ripaille comme des bagnards
à la guibole toute paillassée
dans mon verre d'eau
     petit verre d'eau glacée


jeudi 29 août 2013

Hauteurs du Machu Pichu par Pablo Neruda (Chant XI)


Aigle sidéral, vignoble de brume.
Bastion égaré, cimeterre aveugle.
Ceinture constellée, pain solennel.
Gradins torrentiels, immense paupière.
Tunique en triangle, pollen de pierre.
Lampe de granite, miche de pierre.
Crotale minéral, rose de pierre.
Nef ensevelie, fontaine de pierre.
Cheval de la lune, clarté de pierre.
Equerre équinoxiale, halo de pierre.
Géométrie finale, écrit de pierre.
Névé sculpté au milieu des rafales.
Madrépore du temps au fond des eaux.
Muraille que les doigts ont adoucie.
Faîtage par les plumes combattu.
Bouquets de miroirs, bases de tempête.
Trônes que la liane a jetés à bas.
Régime de la serre ensanglantée.
Ouragan maintenu sur le versant.
Cataracte immobile de turquoise.
Bourdon patriarcal de ceux qui dorment.
Anneau, carcan des neiges dominées.
Fer allongé sur ses propres statues.
Inaccessible et nuageuse tourmente.
Pattes de puma, roche sanguinaire.
Ombreuse tour, controverse de neige.
Nuit qui s’élève en doigts et racines.
Croisée des brouillards, colombe endurcie.
Plante nocturne, statue des tonnerres.
Cordillère essentielle, toit marin.
Architecture d’aigles égarés.
Corde du ciel, abeille des sommets.
Niveau sanglant, étoile élaborée.
Bulle minérale, lune de quartz.
Serpent des Andes, tempes d’amarante.
Coupole du silence, patrie pure.
Aimée du large, arbre de cathédrales.
Gerbe de sel, cerisier : ailes noires.
Neigeuse dentition, tonnerre froid.
Lune égratignée, pierre menaçante.
Chevelure du froid, action de l’air.
Volcan de mains, obscure cataracte.

Vague d’argent, orientation du temps.


© Traduction Pierre Clavilier  



samedi 6 juillet 2013

dimanche 19 mai 2013

Elisée Reclus

Clarens, Vaud, 26 septembre 1885. 

Compagnons, 

Vous demandez à un homme de bonne volonté, qui n'est ni votant ni candidat, de vous exposer quelles sont ses idées sur l'exercice du droit de suffrage. Le délai que vous m'accordez est bien court, mais ayant, au sujet du vote électoral, des convictions bien nettes, ce que j'ai à vous dire peut se formuler en quelques mots. Voter, c'est abdiquer ; nommer un ou plusieurs maîtres pour une période courte ou longue, c'est renoncer à sa propre souveraineté. Qu'il devienne monarque absolu, prince constitutionnel ou simplement mandataire muni d'une petite part de royauté, le candidat que vous portez au trône ou au fauteuil sera votre supérieur. Vous nommez des hommes qui sont au-dessus des lois, puisqu'ils se chargent de les rédiger et que leur mission est de vous faire obéir. Voter, c'est être dupe ; c'est croire que des hommes comme vous acquerront soudain, au tintement d'une sonnette, la vertu de tout savoir et de tout comprendre. Vos mandataires ayant à légiférer sur toutes choses, des allumettes aux vaisseaux de guerre, de l'échenillage des arbres à l'extermination des peuplades rouges ou noires, il vous semble que leur intelligence grandisse en raison même de l'immensité de la tâche. L'histoire vous enseigne que le contraire a lieu. Le pouvoir a toujours affolé, le parlotage a toujours abêti. Dans les assemblées souveraines, la médiocrité prévaut fatalement. Voter c'est évoquer la trahison. Sans doute, les votants croient à l'honnêteté de ceux auxquels ils accordent leurs suffrages — et peut-être ont-il raison le premier jour, quand les candidats sont encore dans la ferveur du premier amour. Mais chaque jour a son lendemain. Dès que le milieu change, l'homme change avec lui. Aujourd'hui, le candidat s'incline devant vous, et peut-être trop bas ; demain, il se redressera et peut-être trop haut. Il mendiait les votes, il vous donnera des ordres. L'ouvrier, devenu contre-maître, peut-il rester ce qu'il était avant d'avoir obtenu la faveur du patron ? Le fougueux démocrate n'apprend-il pas à courber l'échine quand le banquier daigne l'inviter à son bureau, quand les valets des rois lui font l'honneur de l'entretenir dans les antichambres ? L'atmosphère de ces corps législatifs est malsain à respirer, vous envoyez vos mandataires dans un milieu de corruption ; ne vous étonnez pas s'ils en sortent corrompus. N'abdiquez donc pas, ne remettez donc pas vos destinées à des hommes forcément incapables et à des traîtres futurs. Ne votez pas ! Au lieu de confier vos intérêts à d'autres, défendez-les vous-mêmes ; au lieu de prendre des avocats pour proposer un mode d'action futur, agissez ! Les occasions ne manquent pas aux hommes de bon vouloir. Rejeter sur les autres la responsabilité de sa conduite, c'est manquer de vaillance.
Je vous salue de tout cœur, compagnons.

mardi 7 mai 2013


« Quelle journée !
Ce soleil tiède et clair qui dore la gueule des canons, cette odeur de bouquets, le frisson des drapeaux, le murmure de cette révolution qui passe, tranquille et belle comme une rivière bleue ; ces tressaillements, ces lueurs, ces fanfares de cuivre, ces reflets de bronze, ces flambées d’espoirs, ce parfum d’honneur, il y a là de quoi griser d’orgueil et de joie l’armée victorieuse des républicains.
O grand Paris !
Lâches que nous étions, nous parlions déjà de te quitter et de nous éloigner de tes faubourgs qu’on croyait morts !
Pardon ! Patrie de l’honneur, cité du salut, bivouac de la Révolution !
Quoiqu’il arrive, dussions-nous être de nouveau vaincus et mourir demain, notre génération est consolée ! Nous sommes payés de vingt ans de défaites et d’angoisses.
Clairons ! Sonnez dans le vent ! Tambours ! Battez aux champs !
Embrasse-moi camarade, qui a comme moi les cheveux gris ! Et toi, marmot, qui joues aux billes derrière la barricade, viens que je t’embrasse aussi !
Le 18 mars te l’a sauvé belle, gamin ! Tu pouvais, comme nous, grandir dans le brouillard, patauger dans la boue, rouler dans le sang, crever de honte, avoir l’indicible douleur des déshonorés !
C’est fini !
Nous avons saigné et pleuré pour toi. Tu recueilleras notre héritage.
Fils des désespérés, tu seras un homme libre ! »


Jules Vallès, Le Cri du Peuple du 28 mars 1871



samedi 6 avril 2013

La parodie (ou l’apparat)

La place pleure
Mais elle se farde La place pleure
Et elle se grime
On déguise la place
On travestit la place La place pleure
il fait froid
Et la pierre humide Et le vent poreux
fouette Il fait froid
La place pleure et elle se poudre
Car la place est flamande ! Saupoudrée de flocons
Flocons flamands!
                                  qui mouillent
                                                           la place
La place pleure jusque dans la bière
Car la place est flamande! 
                                               jusque dans la pierre
il fait froid
La pierre est froide
                                  et le vent poreux
Mais la pierre est rousse
                                  et le vent vivant
Vivant le vent ! Ecoutez le craquer
                            jusque dans la bière
La place pleure car elle se veut rouge
Car l'hiver tarde et l'automne reste
Mais la pierre est rousse
                         et le vent humide
La place pleure et la pierre somnole
Et ça fait du bruit
Du bruit qui chante
                                    dans le vent poreux
                                     jusque dans la pierre



Il fait froid
                                  La place pleure
                                  La place déplore
Elle déplore son vieux temps
                      son vieux temps espagnol!
quand elle était rouge
quand elle était jeune!
Mais la place est rousse et la bière est blonde
Car la place est vieille et la place est sage
Et la pierre somnole
Et il fait froid
                        jusque dans la bière
Car l'hiver tarde et l'automne reste
Ecoutez le craquer jusque dans la pierre
La place pleure
Et ça fait tout gris
                                et ça fait tout gris
           jusque dans la pierre
rousse
La place pleure et le vent pousse
Vivant le vent! et la bière
douce
           déplaît à la place   
Alors la place se farde
           la place se poudre
           la place se grime
On travestit la place             
                                     Jusque dans la pierre
on place deux arbres
                deux arbres pour un tronc
                                            et un tronc de pierre
Et deux arbres de fer
On déguise ces deux arbres
On dégrise la place
On la fait rougir
                  de partout
                  de tout temps
On lui place son costume
                      son costume espagnol
Çà et là des lambeaux
Çà et là des drapés
                        sur les arbres fragiles
Çà et là des lassos des linceuls 
                   Çà et là des haillons
d'argile
               Des morceaux des débris
                 rouges! rouges comme l'Espagne!
De partout de tout temps désormais
la place pleure dans des nappes ibériques
La place est lascive désormais 
                   caressante débauchée indécente
désormais dans ses draps
Mi andalouse mi onduleuse La place pleure
                 de partout de tout temps
                 Et pourtant
il fait froid
Et partout il fait gris
Et le vent poreux
               dans les linceuls d'argent
                                                  des arbres de fer
fouette! fouette! comme un matador
                                           Ecoutez le craquer Alors
On déguise la place
On travestit la place
                                Comme une corrida
                                Comme une parodie
Mais la place pleure
                       pleure dans ses draps gaiement
Et les arbres rouillent
                           entre la pierre rousse
                                 et les nappes ocres âcres
La place pleure
Désagréablement

Les arbres rouillent et les draps pleuvent
dessus Les arbres tournent brillet tour-
billonnent dessous Et ils agitent alors
les beaux lambeaux rouges
                                             jusque dans la piere
Roue! Roue! Roue! Et beaux lambeaux!
     Roue d'automne et de métal
Roue royale sous le soleil d'hiver
                         sous le soleil tardif
                      qui aveugle qui avance
Rues qui détalent
Rues qui s'éteignent
                       jusque dans la bière
Rue royale
Loin loin là-bas
Et la place pleure pour le roi soleil
                           Et il fait froid
                  Et il fait gris
         Fade comme sur un Watteau



La place pleure à la mode espagnole 
                                     sous le courroux sale
                                        et dans la carrousel 
                                             d'un râle
 qui grince Ecoutez le craquer
                    Ça grince quand ça tourne
                        jusque dans la bière
Çà roussit ça rassit 
jusque dans la pierre
La place pleure derrière ses châles rouges
- Le voile de la veuve sous les persiennes bouillantes -
                       Et dans le vent vivant
                       la place pleure
chaleureusement Car l'hiver tarde et l'automne reste
C'est la morte saison 
                              sur la morne plaine à Verhaeren
C'est la morte saison
                                  sur la morte matière de la ville
Pierre! pluie ! Il pleut jusque dans la pierre!
Et la ville pleure jusque dans sa pluie
Et la place se farde
                       se farde allègrement
pour oublier la pluie pour oublier les pleurs
pour oublier les pleurs de la pluie
      qui gouttent
                   gouttent
                         gouttent
                               gouttent
                                     gouttent
Car l'hiver tarde et l'automne reste



Mais où sont donc passés ces princes d'Orange!
     Broyés! Noyés! entre les blondes
                                            les brunes
                                       et les ambrées
   entre le rouge carmin
 et le noir Carmen
La place pleure pour les réveiller
Mais il fait froid
Il faut habiller       Vite!
habiller l'arène habiller l'enceinte
habiller les arbres pour la fête sainte!
Car l'hiver tarde et l'automne reste      Vite!
Habiller la brume et le vent poreux et la pierre
humide Car la place est flamande! Vite!
Démembrer la marbre
   et vider la bière
La place pleure jusque dans la bière
Car la pierre est rousse
    La pierre a toujours été rousse
Rousse de s'être tant déployée
Rousse comme une Espagne fanée fatiguée 
                          et vieillissante
Car l'Espagne est loin
Et il fait froid Jusque dans la bière
Froid! Froid sur la pierre 
froid sous la pierre comme sous la pluie
Froid sous les draps et sous les flodons
Flocons flamands

Froid comme un soleil du Nord
Qui aveugle qui avance qui avorte
comme un soleil tardif
sur la pierre dorée
Froid comme la pierre comme le vent
               comme la bière
                dans la pluie noyée!
Dans les pleurs de la place on déguise les pavés
                    Car la place est flamande!
                       et partout embaumée
Car la place pleure et il fait froid
et la bruine chante sur le champ de ruine
Ecoutez le craquer Et la place pleure
sur les pierres dorées
Ecoutez le croquer! Croquer la pierre
le vent la bière
Croquer l'été dans un soleil d'hiver
Car la place est flamande!
                 et partout agitée
Et ça fait tout froid tout froissée
jusque dans la pierre
Et la place pleure et elle se donne l'air
Et comme le soleil dans son enfer polaire
Mon coeur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé





Edouard  Mercier

samedi 23 mars 2013

PRINTEMPS


Vidéo-animation que j'ai réalisée pour un cours de conception graphique l'année dernière. Comme depuis quelques jours nous sommes entrés dans la période du printemps, j'en profite pour vous montrer cette vidéo ;)

mardi 12 mars 2013

Frédéric Lordon

D
   E
     C
        R
           O
               I
                 S
                   S
                      A
                         N
                            C
                               E

lundi 4 mars 2013

l'amour ambigu l'amour ambidextre




Laquelle est la plus belle
entre tes deux jambes ?
J'hésite depuis trop
longtemps
qu'elles se sont éteintes

Je les ai vues bouger, rire, vivre, errer!
Je les ai entendues vieillir
"à petit feu, en petit tas"
Mais ça! c'est dépassé ça!
c'était gracieux
ça...
J'hésite depuis trop 
longtemps
Qu'elles sont mortes déjà

Est-ce la grande ou la petite ?
Laquelle était-ce déjà
celle que j'ai tant aimée
celle que j'ai embrassée ?
Est-ce la grosse ou la grasse ?
J'hésite encore
Et j'ai peur de ne pouvoir 
le dire
Avant de m'éteindre 
déjà

Quelle est la plus belle
entre tes deux jambes ?
Je ne m'en souviens que
trop bien
C'était notre troisième bras 


"Petite société" par Les Ogres de Barback





il y a des fantômes dans ma ville 
que dérange les cris d'enfants 

qui trouvent le temps inutile 
si on le passe en s'amusant 
ils ont vue sur mon jardin 
et ils ont l'écho du son 
des barbecues, des copains 
si on sort l'accordéon 

ô fantôme des villes nouvelles 
et de tes quartiers sans âme 
de tes centres commerciaux sans ciel 
de tes faux plafonds infâmes 

je m'enfuie pour une vie nouvelle 
ou les marmots ne seront plus 
le prétexte d'une ribambelle 
d'idées loufoques et corrompues 
et si tu pries gentiment 
tu nous juges et c'est méchant 
toi qui nous avais appris pourtant 
à ne pas perdre de temps 

ô fantôme des idées grattes ciel 
ou doux rêveur dépassé 
tu voyais la grande citadelle 
le paradis dans les cités 

Pierre ô pierre, je ne jette pas la pierre 
je constate le gâchis 
de petites maisons pas centenaires 
recouvertes de crépi 
on fait du neuf avec du neuf 
ni une ni deux le neuf est vieux 
de ta loi qui marchande et qui bluffe 
nos âmes d' imbécile heureux 

ô fantôme des quartiers résidentiels 
que n'as tu pas profité 
tu vis la vie, de moins en moins belle 
quant tout te pendais au nez 

pardonne-moi, ne prend pas tout cela 
comme une attaque trop sévère 
tu es un fantôme au coeur qui bat 
bien plus vivant que deux frères 

eux qui ont tout dévoré 
tes premières idées tes dernières 
sans jamais avoir su estimer 
tout ce qu'il aurais pu t offert 

ô fantôme des bourgs artificiel 
ils ne t'ont jamais dit merci 
ils t'ont laissé te brûler les ailes 
ils s'en mordront les doigts aussi 


ô fantômes des villes nouvelles 
on se recroisera surement 
dans ma vie bientôt devenue belle 
près de mon village des vents