jeudi 30 décembre 2010
Noir monde,bas fond des enfers,
Tartare du brigand,dimension de fer,
Apporte-moi l'espoir d'une mort certaine,
Et de ta voluptueuse et glaciale main brise mes chaînes.
J'entre en vous telle une haine suprême
Glapissant et suçant tous les vers de ma chair
Ou la folie divine coule dans mes veines
Avec l'esprit sordide qui dépasse toutes les guerres.
Tes douces vapeurs tropicales
M'emmènent loin de ce monde marginale.
La chaude braise des cieux
M'enferme dans ton sadisme silencieux.
"Carpediem" me dit-il!
Alors je vois ses fleurs
Au goût de myrtille
Qui écarte mes peurs,
Détruit cette tumeur
Et vole en vrille.
L'esprit s'élève
et grimpe jusqu'au ciel.
Mathieu S.E
mercredi 29 décembre 2010
Danse Gitanes à Cuba
mardi 28 décembre 2010
Mamie Pissenlit en pleine forme.
"- Mais cela me plaît, les désagréments.
- Pas à nous, dit l'Administrateur -Nous préférons faire les choses en plein confort.
- Mais je n'en veux pas, du confort. Je veux Dieu, je veux de la poésie, je veux du danger véritable, je veux de la liberté, je veux de la bonté. Je veux du péché.
- En somme, dit Mustapha Menier, vous réclamez le droit d'être malheureux.
- Eh bien, soit, dit le Sauvage d'un ton de défi, je réclame le droit d'être malheureux.
- Sans parler du droit de vieillir, de devenir laid et impotent; du droit d'avoir la syphilis et le cancer; du droit d'avoir trop peu à manger; du droit d'avoir des poux; du droit de vivre dans l'appréhension constante de ce qui pourra se produire demain; du droit d'attraper la typhoïde; du droit d'être torturé par des douleurs indicibles de toutes sortes.
Il y eut un long silence.
- Je les réclame tous, dit enfin le Sauvage.
Mustapha Menier haussa les épaules.
- On vous les offre de grand coeur, dit-il."
Le meilleur des mondes, Aldous Huxley
Alors voilà, une autre question qui me turlupine: faut-il être malheureux pour être heureux? Pour moi, il me semblait tout d'abord que oui puisque pour savoir ce qu'est le bonheur, et vivre parfaitement heureux, il faut peut être avoir connu son contraire avant, ainsi on prendrait plus conscience de notre bonheur ce qui nous amènnerais à l'apprécier plus, je crois. Or, dans Le meilleur des mondes, les hommes sont tous heureux, conditionnés en quelque sorte pour être heureux dans une société (trop) stable, ils ne connaissent pas le malheur...
Comment ça ce livre m'a absorbé? Non, pas du tout! =]
Mustapha Menier se mit à rire.
-Parce que nous n'avons nul désir de nous faire égorger, répondit-il. Nous croyons au bonheur et à la stabilité. Une société composé d'Alphas ne saurait manquer d'être instable et misérable. Imaginez une usine dont tout le personnel serait constitué par des Alphas, c'est-à-dire par des individus distincts, sans relation de parenté, de bonne hérédité, et conditionnés de façon à être capables (dans certaines limites) de faire librement un choix et de prendre des responsabilités. Imaginez cela! répéta-t-il.
Le Sauvage essaya de se l'imaginer, sans grand succès.
-C'est une absurdité. Un homme décanté en Alpha, conditionné en Alpha, deviendrait fou s'il avait à effectuer le travail d'un Epsilon-Semi-avorton, il deviendrait fou, on se mettrait à tout démolir. Les alphas peuvent être complètement socialisés, mais seulement à condition qu'on leur fasse faire du travail d'Alphas. On ne peut demander qu'à un Epsilon de faire des sacrifices d'Epsilon, pour la bonne raison que, pour lui, ce ne sont pas des sacrifices; c'est la ligne de moindre résistance."
Le meilleur des mondes, Aldous Huxley.
Voilà le livre que je viens de finir (et que je vous conseille au passage, bien qu'il fasse froid dans le dos!). Et ma question, que je n'arrive pas bien à formuler mais que je vais essayer de vous transmettre...Et dans une société d'hommes égaux, avec des facultés d'intelligences égales (à peu près, si l'on fait abstraction de personnes malades ou réduites), dans une société comme la notre donc, faites d'Alphas disons, puisqu'on nous avons la capacité de faire des choix, de prendre des responsabilités...peut-on demander à certains de faire le travail d'Epsilons, pour reprendre les termes d'Huxley? Je crois que je n'arrive pas bien à me formuler...=] Bon j'essaie de me reformuler tout ça correctement et je reviens!
lundi 27 décembre 2010
Lîme à cieux
samedi 25 décembre 2010
vendredi 24 décembre 2010
C'est bien fini jusqu'à l'année prochaine...
Et bien sûr, joyeux Noël et bon réveillon à tous !
Blocus sentimental ! Messageries du Levant !...
Oh, tombée de la pluie ! Oh ! tombée de la nuit,
Oh ! le vent !...
La Toussaint, la Noël et la Nouvelle Année,
Oh, dans les bruines, toutes mes cheminées !...
D'usines....
On ne peut plus s'asseoir, tous les bancs sont mouillés ;
Crois-moi, c'est bien fini jusqu'à l'année prochaine,
Tant les bancs sont mouillés, tant les bois sont rouillés,
Et tant les cors ont fait ton-ton, ont fait ton-taine !...
Ah, nuées accourues des côtes de la Manche,
Vous nous avez gâté notre dernier dimanche.
Il bruine ;
Dans la forêt mouillée, les toiles d'araignées
Ploient sous les gouttes d'eau, et c'est leur ruine.
Soleils plénipotentiaires des travaux en blonds Pactoles
Des spectacles agricoles,
Où êtes-vous ensevelis ?
Ce soir un soleil fichu gît au haut du coteau
Gît sur le flanc, dans les genêts, sur son manteau,
Un soleil blanc comme un crachat d'estaminet
Sur une litière de jaunes genêts
De jaunes genêts d'automne.
Et les cors lui sonnent !
Qu'il revienne....
Qu'il revienne à lui !
Taïaut ! Taïaut ! et hallali !
Ô triste antienne, as-tu fini !...
Et font les fous !...
Et il gît là, comme une glande arrachée dans un cou,
Et il frissonne, sans personne !...
Allons, allons, et hallali !
C'est l'Hiver bien connu qui s'amène ;
Oh ! les tournants des grandes routes,
Et sans petit Chaperon Rouge qui chemine !...
Oh ! leurs ornières des chars de l'autre mois,
Montant en don donquichottesques rails
Vers les patrouilles des nuées en déroute
Que le vent malmène vers les transatlantiques bercails !...
Accélérons, accélérons, c'est la saison bien connue, cette fois.
Et le vent, cette nuit, il en a fait de belles !
Ô dégâts, ô nids, ô modestes jardinets !
Mon coeur et mon sommeil : ô échos des cognées !...
Tous ces rameaux avaient encor leurs feuilles vertes,
Les sous-bois ne sont plus qu'un fumier de feuilles mortes ;
Feuilles, folioles, qu'un bon vent vous emporte
Vers les étangs par ribambelles,
Ou pour le feu du garde-chasse,
Ou les sommiers des ambulances
Pour les soldats loin de la France.
C'est la saison, c'est la saison, la rouille envahit les masses,
La rouille ronge en leurs spleens kilométriques
Les fils télégraphiques des grandes routes où nul ne passe.
Les cors, les cors, les cors - mélancoliques !...
Mélancoliques !...
S'en vont, changeant de ton,
Changeant de ton et de musique,
Ton ton, ton taine, ton ton !...
Les cors, les cors, les cors !...
S'en sont allés au vent du Nord.
Je ne puis quitter ce ton : que d'échos !...
C'est la saison, c'est la saison, adieu vendanges !...
Voici venir les pluies d'une patience d'ange,
Adieu vendanges, et adieu tous les paniers,
Tous les paniers Watteau des bourrées sous les marronniers,
C'est la toux dans les dortoirs du lycée qui rentre,
C'est la tisane sans le foyer,
La phtisie pulmonaire attristant le quartier,
Et toute la misère des grands centres.
Mais, lainages, caoutchoucs, pharmacie, rêve,
Rideaux écartés du haut des balcons des grèves
Devant l'océan de toitures des faubourgs,
Lampes, estampes, thé, petits-fours,
Serez-vous pas mes seules amours !...
(Oh ! et puis, est-ce que tu connais, outre les pianos,
Le sobre et vespéral mystère hebdomadaire
Des statistiques sanitaires
Dans les journaux ?)
Non, non ! C'est la saison et la planète falote !
Que l'autan, que l'autan
Effiloche les savates que le Temps se tricote !
C'est la saison, oh déchirements ! c'est la saison !
Tous les ans, tous les ans,
J'essaierai en chœur d'en donner la note.