dimanche 12 décembre 2010
Le sexe est pour moi
Une si forte addiction
Tel un sentiment de joie
Multiplié par mille inspirations.
Il est technique
Qu'il soit si pratique
De ne pas aller si vite
Afin de rentrer dans le mythe.
Pour ainsi dire
De la beauté
Du fantasme sexué,
Stoppez vos rires
Car vous n'y échapperez pas.
L'orgasme est mère de toutes les proies.
samedi 11 décembre 2010
mercredi 8 décembre 2010
Garces d'amour et de sang !
Fidèle à ma conduite achronologique en tout point, après Christine de Pisan (XIVe) et Sarraute (XXe), je vous présente Lucie Delarue-Mardrus (à cheval entre le XIXe et le XXe).Poétesse effacée, auteur(e) discrète et oubliée, elle prendra goût aux lettres dès 17 ans, en commençant à écrire des petits sonnets, somme toute assez classiques ; entre régionalisme ("l'odeur de mon pays était dans une pomme / de tes prés, copieuse et forte Normandie") et orientalisme (elle épousera un orientaliste averti, ami de Mallarmé et de Gide, traducteur des 1001 Nuits, parcourra le monde musulman et finira par apprendre l'arabe), elle tentera de s'affirmer littérairement parlant, pour finalement s'imposer en tant que figure de conférencière internationale (voyages en Europe et aux Etats-Unis).
Voici donc, de cette poétesse, "Races" (Horizons, 1904), titre dont on comprend aisément le sens à la lecture, entre rage illimitée et pointilleuse justesse...
Races
Vous autres qui traînez vos généalogies
A travers les bonheurs et les malheurs
Des âges, et croyez savoir par cœur
Quel sang vous bouillonne, ou vous stagne au cœur,
Vous ne me direz pas, vous, de quelles orgies
De misère et d'orgueil je sors,
Ni de quels vivants furent les morts
Dont je suis descendante au soleil d'aujourd'hui
Ainsi, l'énigme de moi-même me fuit,
Mais je sens en moi des millions d'aïeux
Se battre. Et sais-je bien ce que je veux et peux,
Debout sur cette foule profonde ?
Or, sur la berge où les usines grondent,
Si, des soirs, j'ai compris que je sortais des reins
Des gueuses et des gars manieurs de surins,
Dont je frôle en passant le cousinage sombre,
Et si, dans l'oreiller de soie,
Inerte d'indolente et délicate joue,
J'ai frissonné tous les frissons subtils,
Un regard autocrate et peureux dans les cils,
Maintenant je demande – et de toute ma flamme –
Votre mort dans ma chair, votre mort dans mon âme,
Tas de femelles et de dames
Qui me circulez dans le sang
Garces d'amour, de rêve et de sang,
Filles d'honneur, filles de joie,
Horde en tumulte, horde interne qui s'éploie
Femmes de mer, femmes de terre
Ô contradictoires, mes Mères !
mardi 7 décembre 2010
Son of Dave
lundi 6 décembre 2010
Je sens ma tête lourde et pleine de pensées
Alors que je ne suis qu'à peine éveillé,
Hanté par un sommeil profond
Telle une charogne a l'abandon.
Blasphémant comme un Païen
Tout ces songes qui sont en vain,
J'ai compris que plaisir n'existait point
Quand ma vie touchait à sa fin
Mais qu'une vie sert à voir l'homme
Comme une putride pomme
Voyant moisissures et vers
Se baladant au-travers.
Alors lecteur,Ô sombre hypocrite
Que j'assimile à une sordide termite,
Lisant ces vers à même la terre,
J'explique ce point sur un goût amer:
Qui sème le vent récolte la tempête,
Mais qui plante la peine obtient la haine.
Mathieu.
S.E
samedi 4 décembre 2010
jeudi 2 décembre 2010
XERODERMA PIGMENTOSUM
Épouse ce frisson néogène et lointain,
Car, par d’indécentes délicatesses, elle
S’accroche à tes larmes, Lune, Muse si frêle,
Qui pigmente déjà les douceurs de ton teint.
Poulbot de Séléné, marâtre, puis matrice,
A fleur de peau tu es luciole d’une vie.
Lumières éclipsées, sas d’un bonheur fini,
Entôlent tes lueurs, te laissant en coulisses.
De brumes charnelles se subliment tes noces
Qui s’immiscent sans cesse à la faveur d’Eos,
Colombe des Titans, perçant cette clarté,
Tes plumes incisent Hélios d’une bonté.
T’effleures-tu bien trop pour ne pas t’efflorer,
Au père sidéral que tu viens déplorer.
Cesse d’arborer les cygnes d’une passion
Séduisante, non moins frigide en émotions.
Funeste éphélide qui marque ton destin,
Qui hurle de rousseur un Au clair de la lune
Cruel, amer, cuisant. Et le ton est châtain :
Nuances avariées, jaunes, roses et brunes.
Tu sais ton temps brûlé, ta durée consumée
Sur ce fil sans prisme, bicolore genèse,
Qui en est turpide, coiffée d’odieuses braises.
Ecoute la flamme te fouetter, abîmée.
Le mitard charbonnant dans ton feu crépuscule
Incertain, nébuleux, quand la geôlière Aurore
Du bagne solaire pellicule ta mort,
C’est ton désert violet qui devient ergastule.
Maghrébine le doux mistral est bien trop loin
Pour étreindre ton corps d’un modeste parfum.
Grimpe l’Atlas, défier l’inquisiteur céleste.
Pater vitae sic tuae mortis est
Le soleil se couche mais il ne meurt jamais.
C’est pourquoi ton rare scorpion diurne immole
Lumière vive pour ombre atonique, frivole.
L’étoile enflamme ta liberté désormais.
Tendre éclat qui luit tant, temps éclaté qui sue
Tant. Telle l’épave barbare sur ta robe,
Ta dépouille se peint d’insolentes sangsues,
Tyrans indéniables, cohorte des plus nobles.
Ton aube se drape d’une bruine de cendres
Cutanée, merveille qui courtise gangrène
Dermique, beauté qui saupoudre les étrennes
Obscènes, vitales d’épices tant cassandres.
De sénescence tu sens ces sens s’éclipser
Goutte à goutte. Et le souffle s’égare, garrot
Stellaire inhumant ton parfum déjà gercé.
Au déclin du sauveur, c’est l’essor du bourreau.
Sens-tu la stridence sur ton humble épiderme ?
C’est Anubis déjà, qui s’abat d’un bras ferme,
En crissant les marches de cette allée mortelle ;
Bourgeon inerme sur l’îlot de ta prunelle.
De ses derniers rayons, si fidèles chimères
La comète peu à peu dérobe ton âme,
Flamboyant ta robe, et l’enrobe de flammes.
Déréliction déjà transfusée isomère.
Martyr régi selon une nyctinastie
Sempiternelle tu resteras d‘apathie,
Tel pétale que nul n’admire, et galaxie
Délaissée pour cause de diurne inertie.
L’astre t’a embrasée ; embrasse donc les cieux,
De cette peau fanée, peaufinée d’une pluie.
Mais admire, d‘abord, comme la Lune luit :
Plus une brise, plus une vie dans tes yeux.
Déploie tes brûlures de joie comme des ailes.
Puis contemple ô combien le soleil étincèle,
A merveille, ce soir, ton coeur, déjà, flétri.
Gaston