samedi 13 novembre 2010

jeudi 11 novembre 2010

Divine Ambroisie

Une pulsion,un désir soudain
Les sens se bousculent et ne font qu'un
Vapeur enivrante de ton parfum,
Une chaleur provenant de rien
Enlève ton chagrin
Et embellit ton teint.

Virtuose des mouvements
Perçus comme envoûtants,
Le pêché est si tentant.

La nuit cache les formes
La lune brise les dogmes,
L'histoire s'écrit!

Petit a petit,
Les actes se multiplient.
A l'unisson de la même langue

Ils appartiennent au même gang
Celui des mustangs.

Libre comme l'air
Ne touchant plus terre
Ils chevauchent telles des chimères
Au-dessus de la mer.


Prenant sa voix de fée
Elle luit dit avec tant de beauté:
"Sur ses belles paroles,
Je souhaite que tu voles!"



Mathieu (S.E)

mercredi 10 novembre 2010

Yves Jamait

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mardi 9 novembre 2010

Hommage aux sciences et au Savoir...


La Recherche, d'Émile Verhaeren in Les villes tentaculaires (1895)


Chambres et pavillons, tours et laboratoires,
Avec, sur leurs frises, les sphinx évocatoires
Et vers le ciel, braqués, les télescopes d'or.

C'est la maison de la science au loin dardée,
Par à travers les faits jusqu'aux claires idées.

Flacons jaunes, bleus, verts, pareils à des trésors ;
Cristaux monumentaux et minéraux jaspés ;
Prismes dans le soleil et ses rayons trempés ;
Creusets ardents, godets rouges, flammes fertiles,
Où se transmuent les poussières subtiles ;
Instruments nets et délicats,
Ainsi que des insectes,
Ressorts tendus et balances correctes,
Cônes, segments, angles, carrés, compas,
Sont là, vivant et respirant dans l'atmosphère
De lutte et de conquête autour de la matière.

Dites ! quels temps versés au gouffre des années,
Et quelle angoisse et quel espoir des destinées,
Et quels cerveaux chargés de noble lassitude
A-t-il fallu pour faire un peu de certitude ?

Dites ! l'erreur plombant les fronts ; les bagnes
De la croyance où le savoir marchait au pas ;
Dites ! les premiers cris, là-haut, sur la montagne,
Tués par les bruits sourds de la foule d'en-bas.

Dites ! les feux et les bûchers ; dites ! les claies ;
Les regards fous en des visages d'effroi blanc ;
Dites ! les corps martyrisés ; dites ! les plaies
Criant la vérité, avec leur bouche en sang.

C'est la maison de la science au loin dardée,
Par à travers les faits jusqu'aux vastes idées.

samedi 6 novembre 2010

mardi 2 novembre 2010

Nous apercevions déjà l'hôtel...

Tout d'abord, excusez-moi de ne pas avoir publié mardi dernier : n'étant pas là, j'aurais pu certes le faire auparavant mais… ah, la paresse : terrible, ça ! Enfin bref…

Je voulais rompre ma série d'habituels articles sur les polémistes en tout genre pour vous faire [un peu] part de l'endroit où je suis parti la semaine dernière, et surtout vous parler d'un homme bien particulier qui y vint, en son temps, également régulièrement.
Cet endroit, c'est Cabourg (Normandie) et, forcément, cet homme, c'est Marcel Proust, qu'il serait juste impossible d'essayer de présenter en une vaine vingtaine de lignes, en un ridicule article de quelques phrases… Auteur d'A la recherche du Temps perdu (qui n'est –ô grand Dieu !- ni une autobiographie, ni un simple roman, à la limite un roman personnel mais, au final, qui est ce que c'est, et connaître sa nature exacte, on peut s'en passer), il séjourna à Cabourg, devenue Balbec dans son œuvre (comme Illiers, sa ville de naissance, deviendra Combray…), et particulièrement dans son Grand Hôtel.

Bordant la Manche, à l'architecture typique de l'art nouveau (bien que construit dans les années 1860, c'est-à-dire un peu en avance de ce style), cet hôtel inspirera à Proust les plus belles pages descriptives de son œuvre, dont des panonceaux heuristiques rappellent aujourd'hui aux touristes américains égarés quelques extraits, aux alentours de la promenade, portant par ailleurs le nom de son illustre flâneur.

Honte à moi, qui nous compare ainsi à ces "touristes américains égarés" que je viens si injustement de décrier, puisque je vous livre ces extraits, et surtout les photos qui vont avec !
Have fun, and read Proust !

Nous apercevions déjà l’hôtel, ses lumières si hostiles le premier soir, à l’arrivée, maintenant protectrices et douces, annonciatrices du foyer. Et quand la voiture arrivait près de la porte, le concierge, les grooms, le lift, empressés, naïfs, vaguement inquiets, de notre retard, massés sur les degrés à nous attendre, étaient devenus familiers, de ces êtres qui changent tant de fois au cours de notre vie, comme nous changeons nous-mêmes, mais dans lesquels au moment où ils sont pour un temps le miroir de nos habitudes, nous trouvons de la douceur à nous sentir fidèlement et amicalement reflétés. Nous les préférons à des amis que nous n’avons pas vus depuis longtemps, car ils contiennent davantage de ce que nous sommes actuellement. Seul «le chasseur» exposé au soleil dans la journée avait été rentré pour ne pas supporter la rigueur du soir, et emmailloté de lainages, lesquels joints à l’éplorement orangé de sa chevelure, et à la fleur curieusement rose de ses joues, faisaient au milieu du hall vitré, penser à une plante de serre qu’on protège contre le froid. Nous descendions de voiture, aidés par beaucoup plus de serviteurs qu’il n’était nécessaire, mais ils sentaient l’importance de la scène et se croyaient obligés d’y jouer un rôle.
A l'ombre des jeunes filles en fleurs (deuxième tome de l'œuvre proustienne)


C’est qu’un matin de grande chaleur prématurée, les mille cris des enfants qui jouaient, des baigneurs plaisantant, des marchands de journaux, m’avaient décrit en traits de feu, en flammèches entrelacées, la plage ardente que les petites vagues venaient une à une arroser de leur fraîcheur; alors avait commencé le concert symphonique mêlé au clapotement de l’eau, dans lequel les violons vibraient comme un essaim d’abeilles égaré sur la mer. Aussitôt j’avais désiré de réentendre le rire d’Albertine*, de revoir ses amies, ces jeunes filles se détachant sur les flots, et restées dans mon souvenir le charme inséparable, la flore caractéristique de Balbec; et j’avais résolu d’envoyer par Françoise un mot à Albertine, pour la semaine prochaine, tandis que, montant doucement, la mer, à chaque déferlement de lame, recouvrait complètement de coulées de cristal la mélodie dont les phrases apparaissaient séparées les unes des autres, comme ces anges luthiers qui, au faîte de la cathédrale italienne, s’élèvent entre les crêtes de porphyre bleu et de jaspe écumant.

* Albertine est l'une des "jeunes filles en fleurs" dont le narrateur tombe peu à peu amoureux, et qu'il observa s'ébattre avec ses amies sur la plage de Balbec…
Sodome et Gomorrhe (troisième tome de l'œuvre)

PS : Il faut croire que la Normandie est un véritable Eden pour les écrivains puisqu'à trois pas de là habitaient, à Honfleur, Sagan (une autre adepte de Proust...) et à Trouville (pendant un temps, à l'hôtel des Roches Noires), Duras. Ah ! les normands et la littérature...

lundi 1 novembre 2010

Un grain sur la graine



Tu dépends de la lune
Qui dépeint sur la dune
Les grains amè-res
D'une main agrai-re
Re-graver la grêle s'aggravant
Avant que la graine bleue
S'engraine aux six yeux.
Au ciseaux l'agrume se décompose tel
La brume grise
Que vous compose-t-elle
La vie la brise
Gratuite
Sur vos gueules
Grat-tées
Té-nébreuse maladie mélodieuse et mal dit
Émergeant grandis-sant
Sans graisse
A capela
L’allégresse les agresse à fleur de rides
Les grippes agrafent au lit
Sa grappe de griffes jolies
Logis terne elle est éternelle
Leur grotte Est-ce que
Le grotesque tue la cruau-té ?
Ôtez donc vos sourires aux souvenirs d'un soupir!
Qui se noie dans
La noirceur d'une maigreur
Pour un mets gras
Pour un magret
Mais gra-mmes à grains les gars laids s'effritent
Et les gringalets effruitaient
Les grains d'un galet effrontés
Thé-âtre sur 4 célèbres étés
Ces lèpres étaient côtés
Pour une dent or
Or
Entre côté Femme
Et côté Homme
Dans baraquements
Gis
L'entrecôte d'une flamme
Dit des Sous-hommes
Thé-âtre grinçant crissant
Dans les chambres à gaz
Agacés par un temps trop copieux
A
Où Cassiopée même
N'a plus force d'aim-
Mer
Mais
Thé-âtre grimpant sur l'échelle
De l’atrocité à tord citée comme
Débris bridés d'une vie creuse
Sous les cris Heu-reuse âme
Qui rêve assez
Pour bien valser
Sur le galbe d'une lame
Encras-sée
C'est grave

Gaston