mercredi 5 décembre 2012

Nous aboyons en silence



Entends comme brame la brume
sur l’évidence des matins
Entends comme l’herbe se foule
comme l’aube se fane dans
des danses boisées Ce sont là
les bribes de la vie avec
son déboire avec ses débris
Un antre un âtre indétrônable
Entends comme fument les muz-
zeaux sur des gueules impassibles

Entends comme ici le bruit n’est
pas de trop comme il se complète
se conjugue se convainc à
d’impossibles lumières Ce
sont celles-là mêmes qui viennent
échoir et s’échouer sur l’écorce
et viennent la choyer de
manière trop précoce Encore
sage là la terre est déliée
Et le lierre muet et le
lièvre courrait courrait et les 
 bois sont en berne s'abaissant
pour paître ou accueillir Et nous

nous sommes oisifs et paisibles
dans les haillons d'argile qui nous
 hantent nous ôtent Cela j'aime
ces joncs et ces joutes – totems
matinaux d’une jungle (si) douce
Branches oiseaux et singeries
de feuilles mortes cela j’aime

Nous sommes prêts nous sommes proches
de devenir quelques seigneurs
entre bruits et roches C’est le râle
de nos règnes qui se jouent qui s’a-
joute là la trame de nos 
rêves traînants et trainés et
 leur déroute et leur déroute é-
trennées dans des frissons doux et
dans des frissons doux et tardifs

Edouard M.


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